Famille d’Honoré Gauchet

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En rapportant des faits, des lieux, des présences de témoins, etc., la généalogie tisse des liens qui viennent justifier ce que le présent a gardé du passé. Seulement, quelque fois, elle se heurte à l’histoire familiale en proposant une vision plus floue et différente de l’ancien rapporté. L’histoire de la famille d’Honoré peut en être une illustration. Mais, la véritable histoire du divorce de mon père peut aussi le démontrer.

Les Parents

Honoré Aubert et Victoire Lesénéchal sont cultivateurs domestiques à Céaux. Honoré Aubert a été baptisé deux jours après sa naissance à l’église Saint-Sulpice à Macey dans la Manche. Honoré et Victoire se sont mariés en 1890 à Servon toujours dans La Manche.

Céaux est une commune, située dans la baie du Mont Saint-Michel, à côté de Servon et compte en 1891, 505 habitants (aujourd’hui, un peu plus que 400).

Honoré, l’aîné

Honoré François Aubert naît le 10 novembre 1891 au village Les Parchets faisant partie de la commune de Servon. Aujourd’hui, deux, trois bâtiments d’une ferme isolée !

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Les Parchets sont le petit hameau à gauche de Servon

Il est certain qu’Honoré, très vite, n’a pas eu envie de continuer le métier de ses parents. La ferme ne l’intéresse pas, il s’engage certainement à Cherbourg. Et dès 1915, soit à l’âge de 26 ans, il est déjà caporal.

Marie Victoire Pauline

La première fille du couple est née le 8 décembre 1892* toujours aux Parchets. La famille la surnomme La bijoutière, sans avoir retrouvé des éléments concernant l’explication de cette appellation !

Sur son acte de naissance, il est noté qu’elle s’est mariée avec Albert Gauchet le 7 avril 1915. Mais il s’agit d’une erreur de report de l’état civil. Car, Albert Gauchet est retrouvé au recensement de 1911 à Montreuil sur Seine, actuellement en Seine-Saint-Denis, noté Gaucher, au 128 rue de Paris. Seulement, il est noté vivant avec Victoire née en 1866 (?) avec trois enfants : Emile né en 1894, Gabriel en 1901 et André en 1904. Albert était noté charretier chez Morel à Montreuil. Marie Victoire ne peut être mère à 2 ans !

Toujours sur son acte de naissance, est noté son mariage avec Jean-Baptiste Picot le 26 mai 1919 à Avranches. L’acte de mariage est en attente de réception.

Comment une fille de cultivateur domestique peut-elle devenir bijoutière ? Son mari, Jean-Baptiste est le dernier enfant du couple Jean Edouard Auguste et Estelle Marie Sophie Lebrun. Il est né le 16 mars 1886* à Mondrepuis.

À la réception de leur acte de mariage*, 26 mai 1919, je constate que Jean-Baptiste est bien horloger Bijoutier à Nanterre au 4 Place Martroy. Il a 33 ans. Sa première témoin, qui est la tante paternelle, assiste au mariage. Elle se prénomme Justine et réside à Dieppe. Elle est veuve d’un certain « Hoyers » (le nom est difficile à lire) et a 77 ans à ce moment-là. Le frère de Jean-Baptiste, René, est son second témoin et se déclare employé de commerce âgé de 35 ans domicilié à Lyon.

Par contre, Marie Victoire, bijoutière, est déclarée vivante au 4 rue du lot d’Etain à Avranches. Les deux parents Gauchet sont déclarés cultivateurs à Céaux. Par contre, la grand-mère est déjà veuve. Leurs témoins sont un quincaillier et un cultivateur.

Un contrat de mariage a été déposé chez Maître Barillet, notaire à Avranches. Les recherches se poursuivent 🙂

Le père de Jean-Baptiste est déclaré contremaître dans les filatures.

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Jean Édouard Picot

Un généalogiste amateur déclare dans son arbre à la fiche de jean Edouard : « Edouard Picot, lorsqu’il arriva dans le Nord, fut d’abord contremaître dans une filature. Il reprit par la suite des filatures à Roubaix, Fourmies (où eurent lieu les tristes évènements de 1891) et à Anor. Le ministre Eugène Motte, maire de Roubaix, le propulsa au poste de directeur général du groupe Motte. C’est avec le groupe Motte qu’il partit en Russie pour implanter des filatures. Édouard est décédé en 1916, à l’âge de 62 ans et a été inhumé à Fourmies. C’est le fils aîné, Gaston Léon Edouard, qui semble avoir repris les affaires du père. Il se dit négociant en laine, représentant et rentier. Des recherches succinctes ne permettent pas de justifier ces aspects. Elles se poursuivent !

On ne sait exactement quand leur mère est décédée. Mais, aux décès des parents, les enfants ont dû se partager un sacré héritage, qui a permis à chacun de continuer à faire partie de la grande bourgeoisie. Alors, on comprend pourquoi Marie Victoire Pauline était surnommée la bijoutière. Au propre ou au figuré, ses bijoux ne devaient pas être factices !

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Gaston Picot – Négociant en laine, Représentant, Rentier

Marie Victoire Pauline est décédée à Avranches le 9 février 1972. Elle n’a pas eu d’enfant. On ne connaît pas la date du décès de son mari.

Victorine Agathe Honorine Eugénie

La dernière sœur d’Honoré est née le 5 février 1895 à Servon. On connaît peu de choses de sa jeunesse. Elle s’est mariée avec Rimbert François Eugène Auguste, qui sera témoin au mariage d’Honoré et Frida en août 1933.

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Fiche militaire de Rimbert François Eugéne Auguste

Né le 8 novembre 1896* à Lotif dans la Manche, François Eugéne Auguste est devenu Maréchal mécanicien pendant les quatre ans de la première guerre mondiale. Seulement, blessé à plusieurs reprises avec des suites importantes, comme plusieurs trépanations dues à des éclats de bombe d’avion, il a gardé un « caractère irritable et excentrique ».

De plus, il a une invalidité de 100 %. Néanmoins, dès 1930, il est devenu fonctionnaire des contributions indirectes en sa qualité de Receveur buraliste à Granville. En 1947, il habite Granville sur la Place du Maréchal Foch. En novembre 1933, il reçoit enfin la décoration de Chevalier de la Légion d’honneur. En 1947, après une enquête qui le qualifie de « bonne conduite et moralité », il est promu à l’ordre des officiers de La Légion d’honneur.

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Lettre signée de Rimbert François Eugéne Auguste

L’histoire familiale raconte que le couple comptait deux enfants, dont l’un, Roger, était un des jeunes amoureux de Suzanne. Seulement, il y a aucune trace dans les différents sites généalogiques. Alors, il faut revenir aux archives !

Au recensement de 1931, François et Victorine habitent à Almenêches dans l’Orne au 31 sur la place du Marché. Il est déjà receveur buraliste et sa femme est dite « débutante » et ils n’ont pas d’enfant. En 1936, ils n’y sont plus !

On les retrouve en 1947 à Granville à la Place du Maréchal Foch. Et, pour l’instant, je n’ai pas encore trouvé d’enfants au couple !

Source

IGN – Remonter le temps

Base de données Léonore pour les médaillés de la Légion d’honneur

Pour aller plus loin

Carrière militaire d’Honoré

Légende

*signifie que les actes d’état civil sont disponibles

Famille D

FILIATION

Un divorce dans les années 50 !

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Mon père et Bernard

L’histoire familiale avait gardé du couple que former mon père, Elie avec Odette Maréchal, ce qu’évidement, il en avait rapporté. « Sa femme était incapable de s’occuper de son enfant. Aussi, elle ne devait pas en avoir la garde ! »

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En date du 18 septembre 1935

Seulement, l’image d’un père, trop auréolée d’une mort précoce, est endommagée par la lecture des papiers de son divorce. C’est peut-être, en plus du temps, une des raisons pour trouver beaucoup de personnes retraitées en généalogie amateur. Car, accepter de remettre en question les certitudes, héritées des discours de nos parents, plus ou moins éloignés, est une des règles à suivre en généalogie. Il n’y a que l’épreuve des faits rapportés par les archives qui attestent l’histoire. Les souvenirs familiaux permettent de jeter les bases de l’exploration que les archives vont confirmer, infirmer ou juste légèrement décaler.

Le mariage

Né le 13 septembre 1907* à Lamastre, Elie Daniel se marie avec Odette Maréchal le 9 juin 1934 à Annemasse dans le département de Haute-Savoie. Il est domicilié route de Bonneville et se déclare bonnetier. Ni le recensement de 1931 et celui de 1936 ne les trouvent à cette adresse.

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Grenoble 21 juin 1936

La fiche d’électeur de mon père note son domicile, pour les élections de 1938, au 181 rue du Général Galliéni à Boulogne-Billancourt. Ni au recensement de 1936 et celui de 1946 ne les identifient à cette adresse. Par contre, mon père est toujours bonnetier !

Odette Yvonne est née le 27 février 1915 à Nangy, au sud-est d’Annemasse. Son père et sa mère travaillent dans la ferme familiale tenue par son grand-père.

Bernard nait le 15 février 1947 à Paris 15ème. La réception prochaine de son acte de naissance devrait préciser l’adresse des parents.

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Bernard

Le divorce

La conciliation en date du 7 septembre 1951 détermine qu’à la demande d’Elie, Odette est obligée de quitter le domicile « pour faire cesser le trouble » et que la garde est confiée à mon père.

Mon père demande le divorce le 26 septembre 1951. Bernard a 4 ans.

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Bernard – 1er mai 1952

Lors du jugement, il habite déjà au 92 route de Reine à Boulogne Billancourt dans les Hauts-de-Seine. Odette réside à l’hôtel Lutétia, 177rue de Silly, elle aussi, à Boulogne Billancourt.

Puisqu’il demandait le divorce, mon père devait par deux témoins attester ses dires. Charge à Odette de les affaiblir ou de prouver le (les) mensonge (s) pour défendre son point de vue. Elie Daniel reprochait à sa femme de ne pas aimer son enfant et ne pas s’en occuper.

Un premier témoin a déclaré que « Odette embrassait très rarement son enfant et qu’elle ne l’a pas fait lorsque son mari a emmené l’enfant dans l’Ardèche ». Le premier argument a fait souffrir Bernard. Il n’a cessé d’essayer d’inverser l’avis de son père, mais, en vain. Car, à chaque fois, il découvrait que celui qui l’avait privé de la présence de sa mère, avait raison !

Un second témoin avait déclaré avoir vu « Madame Agier embrassait un prénommé Jean et qu’elle lui avait fait une scène lorsqu’il (le témoin) lui avait reproché son attitude ». Alors, là, on tombe dans le sordide ! Franchement, si ce point est un mensonge, on comprend la colère de la dame ! Mais, c’est vrai qu’en 1951, l’adultère était une justification extrêmement valable pour séparer un enfant de sa mère !

L’attitude d’Odette est difficilement compréhensible. Non seulement, elle ne dément pas mais n’apporte aucune justification qui pourrait prouver que mon père exagère, ment, etc… Dans le dossier du divorce, elle est muette et ne s’est même pas présentée au jugement. La honte ? La certitude de ne pouvoir rien en dire ? L’emprise que pouvait exercer son mari sur elle en l’empêchant de s’exprimer ? Que des suppositions !

Un juge avait été nommé. Mais il ne s’engage pas de manière claire et laisse au tribunal le soin de trouver une solution convenable. Il semble qu’à plusieurs reprises, le contact fut établi avec Odette, sauf qu’elle ne s’est pas fait assistée. Du coup, devant son absence ou son manque de représentation, le tribunal ne peut que jugé en faveur de Monsieur Agier dont on souligne que les faits sont comme « une attitude injurieuse pour lui  » !

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Noël 1950

Le grain de sable…

Seulement dans le jugement du 23 février 1953*rendu par défaut, j’apprends l’identité du second témoin. Et, là, celui-ci est certes le « beau-frère » de mon père, habitant dans le même immeuble, mais c’est surtout un marlou, une personne dont ma mère m’a toujours mise en garde. De plus, bien plus tard, et des années après, j’apprendrais que mon père s’était battu avec lui, lui donnant ainsi une « bonne correction ». Du moins, peut-être l’envie de ne plus recommencer. Mais, de quoi ?

Il est évident que ce témoignage n’est absolument par recevable. Le fameux témoin n’est pas garant d’une certaine moralité et, contre de l’argent, a pu complètement l’inventer. Car les mots « fut tellement choqué de l’attitude de cette dernière et lui en fit le reproche » ne correspondent pas du tout à l’attitude générale de la personne.

De plus, et souligné par mon père, il n’y aura pas d’appel possible !

En conclusion

Il aurait été facile à Odette de prouver le faux témoignage. Pourquoi ne l’a-t-elle pas fait ? Qu’a-t-elle raconté à Bernard, lorsqu’il fut en âge de choisir d’aller la voir quand il voulait ?

Odette ne s’est jamais remariée. Peut-être a-t-elle versé globalement une pension alimentaire à mon père. En tout cas, un autre papier atteste d’une somme d ‘argent. Elle n’a pas eu d’autres enfants. Elle s’est consacrée à sa carrière et devint une collaboratrice appréciée. Et, Bernard s’est toujours senti orphelin de cet amour, malgré toute l’attention de ma mère !

Evidemment, la stature du père est écornée. Seulement, arrivée à mon âge, on a appris depuis longtemps que les faits ne sont ni noirs ni blancs et que chacun a sa part de lumière et d’ombre. Mon père ne faisait pas exception…

Légende

*signifie que les actes d’état civil sont disponibles

Famille ardéchoise

FILIATION

Julie, ma grand-mère maternelle

Le croirez-vous, je n’ai aucune photo de cette femme que ma tante décrivait comme une femme pieuse, aimante et douce. Ma mère me disait qu’elle avait très peu de souvenirs. Mais, elle ne parlait pas beaucoup de cette enfance qui fut marquée pour elle par une santé très fragile et des séjours en préventorium entre une prise en charge en orphelinat de religieuses. Alors, faute de photos, mettons des mots pour faire revivre une grand-mère que j’aurais tellement aimé connaître.

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Cheminon au XIXè siècle – La commune était deux fois plus peuplée qu’actuellement

Julie et Francis sont mes grands-parents maternels. Mais, comment racontait leur histoire lorsqu’il n’y a pas de photos, pas ou très peu de souvenirs. En effet, ma mère est devenue orpheline à 9 ans. Placée en orphelinat chez les religieuses de La Sagesse, certainement sous la protection de Soeur Marie-Anne de Jésus, appelée de son nom civil Marie-Eugénie Le Couédic, grand-tante paternelle de ma mère, elle n’en avait gardé aucun souvenir.

Alors, pour découvrir son cheminement, partons à la recherche d’archives pour les faire correspondre aux quelques souvenirs récoltés dans la famille.

Naissance

Julie Louise Dépont est née le 5 décembre 1898* à Cheminon dans La Marne. Sa mère Marie-Eugénie, de son nom de jeune fille Briolat, est seule à sa naissance. Son père, Paul Jean-Baptiste, est déclaré absent de son domicile. C’est donc une sage-femme qui fait la déclaration. Les deux frères maternels, fendeurs de bois, Julien Alexandre Briolat, 32 ans, et Louis-Ferdinant Briolat, 30 ans, sont les témoins officiels de cet acte.

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Cheminon et son abbaye au XIXè siècle – Agriculture et viticulture (Champagne) sont les ressources du village.

Le fendeur de bois était un artisan spécialisé dans le travail du bois. Ces hommes robustes, dont les mains étaient callousées par le contact répété avec la hache, étaient les artisans de la transformation du bois, une ressource indispensable pour leur vie quotidienne. Son savoir-faire était transmis de génération en génération.
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Julie Depont
Fendeur du XVIIIè siècle

Ce n’est pas la première enfant de Marie-Eugénie. Une fille, Marie-Thérèse, était née un an et demi plutôt, soit le 20 avril 1897, toujours à Cheminon. Et, Paul Jean-Baptiste, le père, 26 ans, manœuvrier, étaient accompagnés des deux frères de Marie-Eugénie, pour déclarer lui-même l’enfant.

Que s’est-il passé pour que Marie-Eugénie se retrouve seule avec ses enfants ? Et, Paul Jean-Baptiste est-il le père de Julie ?

En tout cas, Marie-Eugénie et ses filles habitent au 107 rue Haute, sur la grande rue qui traverse entièrement le village.

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Julie Depont
Rue Haute – 1910 – 1914

Son enfance

Le recensement de 1901 retrouve Julie et sa sœur Marie-Thérèse habitant toujours avec leur mère rue Haute. Aucune trace de Paul Jean-Baptiste. On ne sait même pas quand et où, il est mort.

Une de mes cousines raconte qu’à la suite de la découverte de sa maladie des jambes (attestée par sa fiche militaire de 1894, l’empêchant de faire l’armée), Paul Jean-Baptiste ne pouvait plus travailler, lui qui était déclaré manouvrier, domestique de culture. Alors, Marie-Eugènie, femme réputée « méchante », l’aurait chassé de sa maison !

En tout cas, au recensement de 1911, les femmes ont déménagé. Elles habitent au numéro 4 du quartier de La Forge à Sermaize-les-Bains en compagnie de Lallement Auguste, chef de famille, Marie-Eugènie est déclarée pudiquement « son amie ». De plus, Auguste, frère de Marie-Thérèse et de Julie, est né en 1903.

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Julie Depont
La raffinerie de juste avant qu’elle ne ferme dans les années 90

Avec l’ouverture du canal et de la ligne de chemins de fer Strasbourg-Paris vers 1850, la première sucrerie de Champagne s’installe à Sermaizes-les-Bains. De mi-septembre à mi-janvier, 500 ouvriers y travaillaient. Mais seulement, 80 le reste de l’année.

Marie-Thérèse, âgée de 14 ans, est déclarée déjà travaillée à la Raffinerie comme son « beau-père ». Heureusement, Julie, ma grand-mère, âgée de 12 ans, ne travaille pas encore. Néanmoins, sur la page du registre, est mentionnée une autre personne : Dépont Férige Louis, né en 1907, fils. Des recherches sont en cours !

Son mariage

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 Julie Dépont
Avenue de la gare

Francis et Julie se marient au début du printemps de 1920, le 29 avril précisément, à Chalons sur Marne, devenu depuis 1997, Chalons-en-Champagne.

Le père de Francis, Yves Le Maguet, est déclaré receveur buraliste à Sixt en Ile et Vilaine. Il était donc préposé de la régie, chargé de recevoir les déclarations des redevables et de percevoir les droits. Marie Eugénie, de son nom de jeune fille Le Couédic, est aussi signalée. Seulement, ils n’ont pas fait le voyage pour assister au mariage de leur fils.

Un juge de paix a confié au notaire l’attestation de l’absence de Paul, le père de Julie. Marie Eugénie, sa mère, est déclarée présente et consentante.

hôtel d'Angleterre, 1 rue Prieur de la Marne.
Place de la République – Chalons en Champagne

Leurs deux témoins ont leur importance. Le second est le « beau-père » de Julie, Auguste Lallement. Le premier s’appelle Lallement aussi, mais Victor Jules Alexandre. Il est déclaré hôtelier à Chalon.

Et, voilà, le lien qui relie, en plus de leur amour, Francis et Julie. Francis exerce la profession de cuisinier et Julie, d’employée d’hôtel. Ils doivent travailler tous les deux à l’hôtel d’Angleterre situé, tout près de la cathédrale. Car, au recensement de 1931, Victor est bien déclaré Hôtelier Patron de l’hôtel d’Angleterre, 1 rue Prieur de la Marne.

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 Julie Dépont

En poussant les recherches, au recensement de 1911, Victor est déclaré chef hôtelier patron avec sa femme au 16 rue de Vitry à Sermaize-Les-Bains. Y sont déclarés vivant à la même adresse un apprenti, une bonne et un cocher. Il semble qu’il soit arrivé à Sermaize en 1907, comme le confirme sa fiche militaire. Pour rappel, Julie a 12 ans en 1911. Au moment d’entrée dans la vie active, on peut penser que Julie a fait ses premières armes dans cet hôtel. Seulement, à Chalons, Julie n’est ni bonne, ni cuisinière, mais employée d’hôtel…Que fait une employée d’hôtel ?

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 Julie Dépont
L’hôtel avant sa rénovation, car table réputée actuellement

Pour la petite histoire, lors de la seconde guerre mondiale, Victor, en tant que lieutenant d’infanterie, s’illustrera pour sa bravoure et son sang-froid et recevra la Croix de guerre. Il est décédé dans son Grand hôtel d’Angleterre en 1965. Sa fiche militaire précise aussi qu’il a reçu une formation de cuisinier pâtissier.

Hyacinthe, leur seul fils

Mon oncle porte les prénoms de personnes d’importance pour le jeune couple : Hyacinthe comme le frère aîné de Francis et Auguste, comme le beau-père de Julie. Il est né le 15 août 1921 à Lille. Francis est toujours cuisinier et Julie, employée d’hôtel. Ils habitent au 13 rue Masséna. Mon cousin m’a confié que son père avait failli naître à Alger. Car, Francis et Julie semblaient être employés sur un grand bateau de croisière, peut-être Le Normandie.

Seulement, le Normandie fut mis en service en 1933 à Saint-Nazaire. Donc, les souvenirs de famille ne sont pas tout à fait justes. Il ne s’agit pas d’un transatlantique, puisqu’on parle de l’Algérie. Alors, peut-être un bateau de croisière en Méditerranée. Malgré la liste importante de paquebots que propose Wikipédia , difficile d’identifier celui qui aurait pu accueillir le jeune couple, même en se limitant à ceux commençant par N.

Maintenant, peut-être qu’il s’agissait de la liaison entre Marseille et le Maghreb. En 1912, fut créée la liaison Marseille – Alger par la Compagnie générale transatlantique à bord du paquebot Lamoricière.

Moins prestigieux que Le Normandie, mais quand même ! C’est vrai que la rumeur familiale a toujours reconnu à Francis qu’il était un grand cuisinier. Car, lorsque la famille habitera Paris, ma tante racontait qu’elle se rappelait le visiter dans ses cuisines d’un grand restaurant !

Geneviève, ma tante,

À la naissance de Geneviève, le 29 mars 1927* à Sermaize, Julie a arrêté de travailler. Ils sont domiciliés à Cheminon au lieu-dit la Villa des platanes. C’est la sage-femme qui déclare l’enfant car Francis est absent. Geneviève ne portera que deux prénoms, Françoise, qu’elle reprendra avec son nom de religieuse, Soeur Françoise de Saint-Vit.

Les souvenirs de la famille stipulent que Francis aurait essayé de monter sa propre affaire, certainement avec la somme héritée de son côté, complété de celle de sa sœur, Caroline. Seulement, il n’a pas réussi, vraiment. Aucune autre précision, pour l’instant.

La rue de la villa des platanes, qui a bénéficié d’un revêtement dans les années 2000, représentait pour ma tante un endroit de grande inquiétude, où la vie y avait dû être difficile. Ma mère ne conservait, paradoxalement, aucun souvenir !

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 Julie Dépont
Rue de la Villa des Platanes – Sermaizes- Les-Bains

Françoise, ma mère

Le couple était ensemble à la naissance de ma mère, toujours à Sermaize, rue de la villa des platanes, le 22 avril 1928*. Leur domicile indiquait pourtant être quai des Bons Enfants à Epinal. Dans l’attente de savoir où habitait la famille de Marie Eugénie et Auguste, sa mère et son beau-père, (recensements non numérisés), j’émets l’hypothèse qu’ils habitaient rue de la villa des platanes. Ainsi, Julie, pour ses deux derniers accouchements, s’est rapprochée de sa mère, qui décédera un an plus tard, à Cheminon.

Le prénom est certainement une façon d’inscrire ma mère dans l’ascendance Dépont, puisque son prénom reprend celui du grand-père de Julie, né aussi un 22 avril. D’ailleurs, ma mère porte comme deuxième prénom celui de la demi-sœur de Julie, Reine.

Son décès

À Paris, Francis et Julie vivent au 22 boulevard de la Gare dans le treizième arrondissement de Paris. Julie était concierge.

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Julie Dépont
22 Bd de la gare- Paris 13ème

Mais, la maladie, cancer du sein, va la rattraper. Elle décède le 20 février 1935* à l’hôpital Broussé de Villejuif.

Légende

*Acte état civil archivé

Famille champenoise

Filiation

Salem Léon

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Brève biographie

Naissance – Salonique, Nomós Thessaloníkis, Macédoine, GRÈCE

De Jacob et Nehama Esther

Étude à l’Alliance israélite française de Salonique.

Arrivée en France – Venant de Manchester, âgé de 28 ans.

Commissaire en marchandises, principalement de luxe et en parfumerie.

Vie avec sa future femme au 80 rue Rambutteau à Paris 1er jusqu’en 1914

Recensement par la Préfecture de police. Domicile au 19 rue Notre-Dame de Nazareth à Paris 3ème.

Domicile au 120 rue de Turenne à Paris 3ème.

La Préfecture de police de Paris lui refuse un voyage à Clermont-Ferrand de 8 jours, à but commercial.

Léon est porteur d’une carte d’identité n° 995379 émise ce jour. Il exerce la profession de commissaire en marchandise et gagne 24 000 Francs/an.

Domicile au 55 rue des Petites Ecuries – Paris 10ème – Loyer annuel 4400 Frs

Mariage avec Marie Louise BOBART- Née à Liège – Paris Xe, Seine, France. Sa femme possède d’un récépissé de demande de carte d‘identité délivré le 6 juin 1917. Elle est déclarée s’occuper des soins du ménage.

Accord de la Préfecture de police pour que Léon et sa femme puissent se rendre à Manchester (Angleterre) rencontrer des membres de la famille réfugiée. Léon et sa femme habitent alors au 55 rue des Petites Ecuries. Les parents de sa femme habitent au 27, Zellington street – Bradford à Manchester.

Le père de Léon est enterré à Salonique. Léon obtient l’autorisation de s’y rendre pour y assister. Il y restera un mois. Autorisation accordée par la Préfecture de police.

Divorce prononcé à la Mairie du 10e arrondissement – Tribunal de la Seine – en défaveur du mari.

(Date à vérifier ou 1932)

Publicité parue dans Le Guide SAM : pour l’expansion économique française pour le Levant sur l’entreprise de Léon.

La fille de l’eau de Jean Renoir. Lionel joue un marinier.

L’heureuse mort de Serge Nadejdine où il joue le secrétaire de théâtre.

L’abbé Constantin de Julien Duvivier

Madame Saint-Gêne de Léonce Perret

Recensement de 1926 : Léon vit seul au 55 rue des Petites Ecuries – Paris 10 ème – Quartier Porte de Saint-Denis –

Travail dans l’art cinématographique. Néanmoins, il occupe le poste de chef de publicité à la maison Tourisme – Industrie au 6 boulevard d’Aurelle de Paladines à Neuilly-sur-Seine.

Diplôme d’honneur pour service rendu à la mutualité par la Socièté Nationale d’Encouragement à la Mutualité.

La flamme de René Hervil où il joue l’ami d’Hugues Sedley

L’Agonie de Jérusalem de Julien Duviver où il joue Jésus.

Article paru dans L’Information financière, économique et politique du 14 juin 1926 sur L’Agonie de Jérusalem de Julien Duvivier et éloge de l’interprétation de Léon.

Simone d’Emile-Bernard Donation où il joue le notaire.

Titi 1er roi des gosses de René Leprince où il joue le roi Ivan VII

Article dans Paris Midi sur L’Agonie de Jérusalem de Julien Duvivier et éloge de l’interprétation de Léon.

Article dans L’Intransigeant sur la composition des acteurs dont Léon en Jésus.

Article dans Le Républicain de Belfort sur L’Agonie de Jérusalem de Julien Duvivier et éloge de l’interprétation de Léon.

Article dans Le Guide Sam : pour l’expansion économique française dans le Levant sur les juifs orientaux dont Léon Salem. Article repris dans L’Est Républicain paru le 17 mars 1927.

Article dans Le Guide Sam : pour l’expansion économique française dans le Levant recensant les noms et adresses des Salem, dont Léon. Article repris par L’Univers Israélite paru le 7 janvier 1927.

Vente du fonds de commerce de Lingerie, Tissus et Confections situé aux 94 Bd des Batignoles, certainement, à des membres de la famille Salem (Lévy, Jacques et Albert). Léon se fait appeler Grottas. Source Le Courrier. Journal quotidien, Feuille officielle d’annonces légales et judiciaires du 22 mai 1927.

Le Martyre de Sainte-Maxence d’Emile-Bernard Donatien où il joue Hugues Valens

Le P’tit Parigot de Réné Le Somptier en 6 épisodes où il joue Napoléon III

Gros…sur le cœur de Pierre Weill

Article paru dans Mémorial de La Loire et de La Haute-Loire sur le film l’Agonie de Jérusalem de Julien Duvivier avec éloge de l’interprétation de Léon.

Chacun porte sa croix de Jean Choux où il joue Jésus

La vie miraculeuse de Thérèse Martin de Julien Duvivier où il joue Louis Martin

Article de Jean-Charles Reynaud intitulé Lionel Salem, paru dans le Guide Sam de l’année.

L’âge d’or de Luis Bunuel où il joue le Duc de Blangis

Montparnasse de George Burton

Article paru dans Le Petit Dauphinois, le grand quotidien des Alpes françaises présentant le film de Julien Duvivier, L’Agonie de Jérusalem.

Licenciement : faillite de l’entreprise Tourisme Industrie.

Inscription à la mairie du 10ème arrondissement au service du chômage.

Radiation des listes du chômage par la commission paritaire locale à partir d’un signalement pour versement d’allocations indues.

Carte d’Identité n° 327503 délivrée par la Préfecture de Police.

Décès de sa mère au 10 rue Saulnier à Paris 9ème à l’âge de 84 ans.

Recensement : domicile toujours au 55 rue des petites écuries. Il se fait appeler Lionel, artiste de cinéma. Erreur ou volonté de rajeunissement sa date de naissance est fausse (1889). Il vit avec Schneider Sarah qui est identifiée comme parente. Pourtant, la même année, Sarah vit avec ses parents, Isaac et Dora émigré russe, son frère Benjamin (né en 1909 à Paris) et sa sœur Marion (née en 1913 à Paris) au 55 rue des Poissonniers à Paris 18ème, quartier Clignancourt. Sarah, alors âgée de 21 ans, travaille comme dactylo, le nom de son employeur est illisible. Marion est employée à « Bourse publicité ». Leur vie commune devait être récente.

Refus de séjour au titre de renouvellement tardif de carte d’identité et non paiement des indemnités encourues.

Demande de refoulement. Après démarches de la Ligue des Droits de l’Homme auprès du Ministre de l’Intérieur autorise en date du 00 mars dernier à résider en France jusqu’au 31 mai 1933.

Annulation de la demande de refoulement par production d’un certificat de travail visé favorablement par le Service de Main-d’œuvre étrangère.

Carte d’identité avec la profession de secrétaire traducteur « chez M. Le Perrin, Député de la Nièvre, pour un salaire de 1000 francs mensuels ». Source la Sureté national.

Sauf-conduit, aller et retour, d’une durée de 3 mois, obtenu pour l’Italie.

Golgotha de Julien Duvivier

Un article de L’intransigeant du 11 janvier signale que Lionel Salem est pressenti pour jouer dans le film Jésus de Nazareth en deux versions (italienne et française). Film qui ne sera pas réalisé.

Recensement *: Même domicile – Son prénom, toujours Lionel, avec la bonne année de naissance. Maria Lacour, née en 1904 en Saône-et-Loire, vit avec lui, comme « amie ». Elle est chef de service commercial. Au recensement de 1931, Maria habite au 30 rue de la Croix de Nivert Paris 15ème Quartier Grenelle. Elle travaille comme comptable aux Galeries Lafayettes. Elle est dénommée « amie » des sœurs Pauvert qui vivent avec elle;

Il y a Joséphine née le 06 avril 1887* à Nantes, infirmière ex-modiste, et Clémence née le 29 mai 1888* à Nantes, alors couturière chez Weil à Paris.

Au recensement de 1906, à Nantes, Anna Marie Victorine Brisseau épouse Pauvert, née en 1851, vit avec sa famille au 39 rue du Bel-Air, à Nantes, avec ses enfants Germaine, Marie, Josephe (dite Joséphine), toutes deux modistes, Clémence, tailleuse, et Joseph, né en 1892, tapissier.

Maria a eu un fils de « père confidentiel », Pierre, né entre 1930 et 1932, sans autre précision. Pierre est décédé entre 2005 et 2007. Il n’a ni le nom Salem ni celui de Latour. Le « mariage » de Maria est toujours dit confidentiel.

Thérèse Martin de Maurice de Canonge

L’enfer des anges de Christian-Jacques où il joue le Rouquin.

Lois portant statut des juifs

Publication au Journal Officiel de la liste des dignitaires et des officiers de la Franc-Maçonnerie au Journal officiel. Léon est membre de la Grande Loge de France (loge Thebah).

Domicile au 23 rue Jansen dans le 19ème. Il se dit traducteur.

Port obligatoire de l’étoile jaune en France

Le convoi 38 l’emmène à Auschwitz où il sera gazé à son arrivée.

Décembre 1988

Reconnu par Arrêté portant mention « Mort en déportation » au Journal Officiel

Mémorial de la Shoah

Mur des noms à Paris, Dalle n°94 – Colonne n°32- rangée 1

Légende

XXXXXXXXX : Film avec Léon comme acteur.

XXXXXXXXX : Recensement officiel

XXXXXXXXX : Informations provenant des différents dossiers retrouvés aux Archives nationales.

  • Acte d’état civil

Source

Archives nationales – Pierrefite

  • Sûreté générale – Police Nationale
  • Surveillance des étrangers

Cercle de Généalogie juive

Généanet

Filae

Famille de Salonique

FILIATION

5. Jacob, encore, mais pas fin !

Si on considère que Frieda, lors des rares fois où elle racontait son passé, ne mentait pas, alors, il faut considérer que Jacob était certainement juif, comme elle l’affirmait.

En effet, Frieda prétendait avoir eu deux garçons morts et une fille. André est né en 1927 et est mort en 1929. Honoré André était né en 1930 et il est décédé en 1832. Frieda soutenait aussi que Jacob était juif. Pourquoi mentirait-elle sur ce dernier point ?

Alors, il fallait poursuivre cette piste. De nouveau, je fais appel à Philippe Christol, généalogiste professionnel spécialiste de l’immigration polonaise. Et, je lui demande de vérifier dans la communauté juive de Lodz.

La réponse est encore décevante. Aucun Klank n’est enregistré dans la communauté juive de la ville de Lodz.

Conclusion

Seulement, il semble qu’on ait avancé : Certainement, Jacob est né dans la province de Lodz. Il faut continuer à chercher des éléments en France qui pourrait amener des nouveautés.

Famille K

FILIATION

À la Une

Carrière militaire d’Honoré

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Pourquoi Honoré s’est retrouvé dans La Coloniale ?

La volonté de faire carrière, peut-être, et/ou celle de changer de conditions, de voir du pays…difficile de le savoir précisément.

Mais, l’ancien nom de ce régiment était le régiment de la Manche basé dès 1900 à Cherbourg. (Wikimanche) . Cela explique le choix de son arme.

En tout cas, Honoré s’y plaît ! Car dès octobre 1915, il devient caporal et même caporal fourrier en janvier 1916.

Insigne du 1er régiment d’infanterie de la Coloniale

Gallica conserve le récit du Lieutenant Colonel Barbassat du 1er Régiment d’Infanterie Coloniale de 1914 à 1919 qui signale qu’à la mobilisation « L’esprit de la Troupe était merveilleusement enjoué ; nos soldats venaient de traverser la ville au milieu des acclamations de la foule qui leur jetait des fleurs et entonnait avec eux La Marseillaise« . De quoi partir la fleur à fusil…

Seulement plus tard, il ajoute : »L’ennemi est trop supérieur en nombre. Nos unités sont écharpées à mesure qu’elles se présentent. » Le reste est connu !

En sa qualité de caporal fourrier, Honoré s’occupe de la « Fourre », qui désigne un local de rangement pour « divers matériels collectifs utilisés généralement pour la vie en campagne ou pour des activités spéciales » dixit Wikipédia. Il pourvoit au logement des soldats et se charge de répartir les vivres entre les escouades, par exemple. Est-ce à cette occasion qu’il développe des aptitudes comptables ? Car, le personnel de la spécialité de fourrier est l’équivalent d’un comptable civil. Certainement !

Pour rappel, Guillaume Apolinaire était aussi fourrier mais au grade de brigadier.

Puis, Honoré rentre au dépôt du 1er RI le 27 avril 1918.

Honoré a échappé à la mort mais certainement pas aux cauchemars. Nombreux seront les soldats qui garderont le traumatisme des violences subies et surtout celles commises par soi-même ou par les compagnons.

Pourtant, pas question pour lui de revenir vivre à Servon et reprendre le métier des champs. Il reste donc dans l’armée et lorsque le régiment est envoyé à Beyrouth, Honoré y débarque le 30 avril 1919 certainement après une quinzaine de jours de voyage en bateau.

Beyrouth, place de l’église et caserne. Liban – 1920

« Le jeudi nous aperçûmes les côtes de l’île de Chypre et, le vendredi matin, nous entrâmes dans le beau port de Beyrouth. Là, des barques de toutes les directions vinrent chargées de denrées de toutes sortes, oranges, raisins, cigarettes, etc. qui ne sont pas chers:
–    Oranges: 8 pour 1 franc.
–    Cigarettes : 3 paquets pour 1 franc.
Par contre, le pain est cher et c’est du pain de riz.
Nous logeons dans des marabouts au-dessus de la ville où nous apercevons quelques montagnes de la cime du Liban, dont quelques-unes sont couvertes de neige. C’est curieux car il fait très chaud » .
Témoignages par correspondance

Car l’expansion coloniale de la France s’est faite au lendemain de la Grande guerre par, notamment, le partage de l’Orient arabe avec l’Empire britannique. La France récupère la Syrie et le Liban le 28 avril 1920 qu’elle gère comme un protectorat de 1925 à 1930.

Uniforme du régiment colonial

Fringuant, Honoré devait l’être. Lui qui quelques années plus tard, sera bedonnant mais posant son bras replié à l’arrière avec son pantalon clair, ses bretelles et chemise blanche, droit, derrière « ses » femmes, sur une plage alors qu’elles, sa femme et sa fille, sont en maillots de bain !

Beyrouth, le 1er juin 1920
«Mon cher commandant,
Cette image ne va pas vous convaincre sur le luxe des chemins de fer syriens – ici on se contente de peu. Je suis heureux de vous annoncer le succès de nos troupes en Cilicie, 1500 prisonniers, des canons et de nombreux matériels sont tombés entre nos mains. J’ignore à quelle date la guerre va cesser au Levant. Nous avons toujours besoin d’avions et de beaucoup de matériel. Vous ne nous oublierez pas. Mes hommages à Madame Bruncher et à vous mes sentiments les plus respectueux.
Max B.».
Note historique: la campagne de Cilicie dura de mai 1920 à octobre 1921 et opposa l’Armée du Levant alliée à la Légion arménienne aux forces turques de la Grande assemblée nationale de Turquie.
Témoignages par correspondance

Nommé Sergent Major le 16 août 1919, il signe son réengagement quatre jours plus tard. Après Beyrouth, on l’envoie au Maroc et entre-temps, il passe au 2ème RI.

C’est en décembre 1921 qu’il passe au 2ème régiment des Tirailleurs Sénégalais.

Les pertes effroyables subies lors de la première guerre mondiale (1 355 000 morts et 3 595 000 blessés) font que tout réengagé est le bienvenu. Alors lorsqu’Honoré se réengage, il le fait pour 4 ans 1 mois et 17 jours.

Lors de la Guerre du Rif (1924-1927), le 24e, en tout ou partie, participe avec d’autres formations coloniales ou métropolitaines, aux opérations de pacification du Maroc (Afrique française du Nord), avant de retourner définitivement dans sa garnison d’origine. Il s’illustre à Bab-Taza, M’sila, El Hadar, et Fès el Bali, décrochant une nouvelle inscription au drapeau « Maroc 1925 ». Les inscriptions étant limitées à huit, cette neuvième inscription viendra compléter celle déjà existante « Maroc 1908-1913 ».Wikipédia

Au total, la guerre du Rif a coûté la vie à plus de dix-neuf mille soldats espagnols, presque autant de Berbères et environ douze mille Français. Après Verdun, Pétain s’illustre en imposant par la force la présence coloniale aux troupes d’Abd el-Krim en quelques mois.

Insigne des tirailleurs sénégalais

Par décision ministérielle du 30 juin 1924, Honoré devient adjudant. Il aide son officier à commander une compagnie notamment dans l’application des règles militaires. Honoré continue sa progression de carrière et passe adjudant-chef le 31 juillet 1926 puis entre au 24ème Régiment de Tirailleurs Sénégalais.

Vers 1915-1916

À partir de 1926, les régiments des tirailleurs sénégalais sont incorporés. « C’est ainsi que Perpignan récupère un régiment colonial, le 24e régiment de tirailleurs sénégalais, régiment qui malgré sa nouvelle appellation et sa composition, hérite des traditions et du drapeau aux huit inscriptions de son prédécesseur. La plus grande partie de l’effectif hommes de troupe est désormais constituée par des soldats Africains, communément appelés « Tirailleurs sénégalais » ou soldats indigènes, tous originaires des diverses colonies de l’Afrique Occidentale Française (AOF). Les soldats « européens », en petit nombre, tiennent les emplois de spécialistes (transmissions, servant d’engins, secrétaires) et sont destinés, en principe, aux pelotons d’élèves gradés, caporaux et sergents. »Wikipédia

Honoré demande sa mise à la retraite au 3 août 1928 en étant admis dans le corps des sous-officiers.

Il a 37 ans, a vécu une vie de caserne et de guerre sans femme et enfants déclarés. Comment envisage-t-il son retour à la vie civile. Certes, il doit aussi être fatigué de vivre une vie de troupe mais, il n’a connu que ça. Pris en charge du matin au soir, est-il capable de revenir à une vie de routine de respect des convenances bourgeoises, de rentrer dans le rang de ne plus ressentir l’adrénaline de la peur et devenir un mari et un père attentionné, sans problème !

Citations

Ceci est extrait de son dossier de combattant :

Ordre du régiment d’Infanterie coloniale – N° 694

« Très bon sous-officier énergique et brave, au front depuis le 14 septembre 1914, a combattu avec entrain et dévouement en Argonne et champagne.

S’est signalé par son calme au feu et son allant continue à se montrer bon gradé. »

Maroc – Ordre général N° 25 de la 2ème DMM -Ordre de la brigade :

« Au cours de l’attaque du 18 septembre 1925 sur Bab Caza CR 639, a assuré sous un feu violent les liaisons avec les compagnies puis avec le commandant de la position. A fait preuve de calme et de sang-froid. « 

Décorations obtenues

Croix de guerre 1914-1918 Française pour conduite exceptionnelle au cours de la Première Guerre mondiale.
Médaille commémorative de Syrie-Cilicie décernée pour appartenance à l’armée du Levant (entre le 11 novembre 1918 et le 20 octobre 1921)
Médaille interalliée 1914-1918 décernée pour participation à la Grande guerre
Médaille coloniale avec agrafe « Maroc » décernée pour services militaires dans les colonies, résultant de la participation à des opérations de guerre, dans une colonie ou un pays de protectorat.
Médaille coloniale avec agrafe « Maroc » décernée pour services militaires dans les colonies, résultant de la participation à des opérations de guerre, dans une colonie ou un pays de protectorat.

Blessure

Aucune

Pension militaire proportionnelle

En juillet 1929, Honoré obtient sa pension.

De retour à la vie civile, Honoré trouve l’emploi d’aide comptable aux usines Renault de Billancourt. Il sera fier d’obtenir la médaille d’honneur du travail en argent pour trente années d’emploi.

Source

Gallica – Récit du Lieutenant Colonel Barbassat

Wikimanche

Beyrouth des années 20. Des correspondances témoignent

24ème Régiment d’infanterie coloniale – Wikipédia

24e régiment de tirailleurs sénégalais – Wikipédia

Archive Météo

Famille D

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Recherches en Suisse

genealogiefamille

Petit guide

Les recherches en Suisse sont complexes. En effet, ce pays comporte quatre régions culturelles et linguistiques et possède donc quatre langues nationales : l’allemand, le français, l’italien et le romanche. Deux religions y sont prépondérantes pour les registres paroissiaux. De plus, une vague d’émigration au XIXè siècle, assez importante, a envoyé les femmes dans les villes, devenues souvent des femmes de ménage.

La bourgeoisie, qu’est-ce que c’est ?

Chaque Suisse a un lieu d’origine (bourgeoisie)
Il faut savoir que la clef de toute recherche généalogique en Suisse est le système de la commune d’origine. Sur le passeport helvétique, on ne mentionne pas le lieu de naissance, mais la commune d’origine. Chaque citoyen suisse est bourgeois d’au moins une commune, même s’il n’y a jamais mis les pieds, et l’indication de son lieu de bourgeoisie fait partie de son identité (droit du sang). La connaissance du lieu de bourgeoisie est indispensable pour la poursuite d’une recherche généalogique en Suisse.
CGAEB Jura

Du coup, chaque commune tient un registre des familles (Familienregister). C’est dans ce document que tous les actes d’état civil sont concentrés. Heureusement, le lieu d’origine de notre famille était connu.

Après avoir résolu ce point, un autre problème apparaît : la traduction des actes paroissiaux. La langue latine est utilisée pour l’ensemble des registres jusqu’au XIXè siècle. Sans connaissance approfondie, il faut bien reconnaître que c’est inaccessible !

Néanmoins, on peut s’y essayer !

Les cantons

26 cantons

En Suisse, les archives des cantons ressemblent à nos archives départementales, en plus autonomes. 9 cantons sur 26 ont mis en ligne leurs archives. Le site CGAEB met en ligne les liens nécessaires. Heureusement pour notre famille, les archives de Berne sont dorénavant en ligne.

Particularités de l’état civil suisse

Couverture du recueil de Grossaffolte

Avant 1876, les registres paroissiaux tenus par les Églises catholiques et protestantes sont les seules à relever les actes civils des habitants. Les registres catholiques sont écrits en latin et ceux protestants, en dialecte du lieu. À partir de 1876, ce sont des officiers d’état civil qui s’en chargent.

Un exemple

Mais, la généalogie en Suisse n’est pas d’accès aussi aisée qu’en France. Lorsqu’elles sont accessibles, il faut obtenir un formulaire précis, le remettre à l’autorité de surveillance et attendre une disponibilité, etc. là où en France c’est totalement gratuit, en Suisse faire des recherches coûtent assez cher.

Exemple d’écriture spécifique (la Kurrentschrift)

Sources

CGAEB – Cercle généalogique de l’ancien Evêché de Bâle

CGAEB – Cercle généalogique de l’ancien Evêché de Bâle

Archives en ligne du canton de Berne

Pour aller plus loin

Famille D

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Portrait d’un enfant oublié

Ou le garçon à côté de Suzanne…

Longtemps la famille s’est interrogée sur l’enfant photographié à côté de Suzanne. Elle, elle est bien reconnaissable du haut de sa première année, avec ses pommettes bien joufflues !

L’autre enfant ne lui ressemble pas. Autant les yeux de Suzanne sont petits et en amandes, autant ceux de ce garçon sont ronds et bien ouverts. De plus, une des oreilles semble décollée.

D’où vient-il ? Est-ce un cousin ou un enfant d’ami (e) ? Pourtant, cette photo, habituellement, se pratique pour une fratrie. Il ne pouvait s’agir d’André, décédé accidentellement le 5 septembre 1929. (voir Frieda D. amoureuse ) à l’âge de deux ans.

Le mystère est resté entier, jusqu’au moment où une généalogiste (voir À la recherche de la famille) est venue confirmer ce que Frieda a toujours affirmé. Elle avait eu un second garçon en plus de sa fille, Suzanne !

Honoré André

Le 16 octobre 1930, Honoré André naît à l’hôpital Trousseau de sa mère Frieda, domestique, habitant au 16 Boulevard Carnot. C’est une personne qui a assisté à l’accouchement qui fait la déclaration. Il porte le nom de sa mère, Dick.

Déjà un an qu’André est décédé et tant de choses se sont passées pour Frieda. De son couple avec Jacob, il ne reste plus rien. Est-il parti, culpabilisé de s’être endormi et de n’avoir pas suffisamment protégé André ? Est-ce que c’est elle qui ne pouvait plus supporter la présence du père, maintenant que son enfant n’est plus ! Impossible de le savoir ! En tout cas, en 1931, Jacob est encore à Longlaville en Meurthe-et-Moselle, le recensement l’atteste. Alors que Frieda est déjà à Paris dès octobre 1929, date de sa nouvelle demande sur son passeport.

En tout cas, si Honoré André naît en octobre 1930, il a été conçu vers janvier 1930, soit quatre mois après le décès d’André.

Frieda est-elle déjà à Paris ? Que fait-elle ? Où est-elle hébergée, elle qui ne connaît personne dans cette ville ? Il est probable qu’après l’accident d’André, Frieda est appelée à l’aide quelqu’un de confiance. A-t-elle repris contact avec sa mère, Elisabeth Dick, vivant en Suisse ? Peut-être ! En tout cas, si celle-ci lui a recommandé de revenir à Grossalffoltern, Frieda n’a pas voulu.

On peut imaginer qu’en arrivant à Paris, en octobre 1929, Frieda est désespérée d’avoir perdu son enfant, s’est séparée de sa petite Suzanne, ici ou à Nancy, et aussi de son père. Elle cherche udu travail. Elle semble avoir toujours été serveuse ou domestique.

Avec Honoré, se sont-ils connus dans le café où elle travaillait ou à la sortie de l’église comme le dit la rumeur familiale ? En tout cas, ils ont décidé de vivre ensemble, de reprendre la petite Suzanne, et peut-être…Mais, là, c’est une autre histoire !

Toujours est-il que quelqu’un lui avait suggéré de se trouver un homme sérieux qui saurait la protéger et l’aider à élever sa fille. Mais, où trouver un homme bien sous tout rapport ? À l’église, bien sûr ! Rien n’indique dans la famille si Frieda était catholique, mais elle a dû fréquenter un peu activement les services de l’église pour faire la connaissance de son futur mari.

Enfin, un foyer stable !

Honoré François Martin Gauchet a 40 ans en 1931. Il a enterré sa mère l’année précédente. Incorporé à 25 ans dans l’armée, il a demandé sa retraite en 1928. Il a trouvé une place d’aide-comptable aux usines Renauls de Billancourt. En tout cas lorsqu’Honoré André naît, il le reconnaîtra presque un mois après sa naissance.

On peut justement se demander pourquoi cet homme, qui aimait l’ordre et la règle, n’a pas lui-même enregistré la naissance d’Honoré André, comme n’importe quel père !

La recherche d’un homme bien effectuée par Frieda a enfin porté ses fruits ! En fréquentant assidûment l’église, elle, qui avait trouvé un emploi de domestique dans le quartier, a réussi à faire la connaissance de cet homme, bien sous tout rapport. Elle a 25 ans. Fringante et pas timide, l’approche a dû être longue, de dimanches en dimanches. On peut imaginer qu’il a fallu que Frieda apprivoise le vieux garçon pour le convaincre de prendre de femme.

Vers janvier 1930, Frieda a-t-elle fait une mauvaise rencontre ou s’est-elle laissée aller un peu en se laissant séduire par un bel homme. Là encore, impossible de le savoir ! En tout cas, elle se retrouve de nouveau enceinte. Elle ne songe pas à demander de l’aide à une faiseuse d’anges. Alors, il devient urgent de trouver quelqu’un. Il est probable que le rapprochement avec Honoré s’est effectué au moment où Frieda a su qu’elle était enceinte !

En tout cas Honoré André naît*. Il a porté le nom Dick pendant presque un mois comme André, le premier.

En 1931, le recensement indique qu’Honoré habitent au 16 Boulevard Carnot dans le 11ème*, Frieda est « son amie », Suzanne est déclarée fille adoptive et Honoré André est bien nommé fils.

16 rue d’Artois – Paris 11è

Mais, de nouveau…

La joie familiale fut de courte durée. Le 25 mai 1932 à 20h30, Honoré André décède à l’hôpital Trousseau.

Que sait-il passer ? Comment Honoré André est mort ? Comment supporter la mort d’un second enfant, qui plus est presque encore un bébé ? Il aurait eu deux ans, six mois plus tard, l’âge du décès d’André. Cette douleur a dû faire une déflagration énorme et réveiller la souffrance du deuil d’André.

Possible que Frieda est vécue une période dépressive et qu’Honoré a été très présent pour Suzanne.

Pour en savoir plus…

Pour connaître les raisons de ce décès, direction les archives de l’AP-HP.

Elles se situent à l’hôpital Bicètre, un vrai dédale sans bonne signalétique. Il faut arpenter, demander, mais comme personne ne connaît, on tourne et retourne autour, sans vraiment les trouver. Avec patience, on découvre un pavillon agréable.

En retrouvant le certificat de décès de l’hôpital Trousseau, on apprend qu’Honoré André est entré à l’hôpital le 14 avril 1932* pour un « Broncho-Eczéma ». Il y est décédé dans la soirée du 25 mai.

Utile pour les recherches généalogiques

  • Si un de vos ancêtres est personnel de santé (médecin, dentiste, infirmière, etc) de 1922 à 1975, les Archives nationales conservent leurs dossiers sous les cotes 19810033/1-19810033/214

Le contenu est détaillé ici ou encore dans la salle des inventaires virtuelle aux Archives nationales.

Légende

*Actes d’état civil archivés.

FAMILLE SUISSE

FILIATION

À la Une

Pierre Chauveau dit Brindamour

Le premier qui a croisé la famille Chauveau se fut Mathurin Juton lorsqu’il épousa la belle Marie Chauveau le 27 mai 1805* à Saint-Gédéon en Loire Atlantique. Mais avant déjà, la famille Chauveau s’était associée à la famille Juton avec Janne qui épousa Jean Juton le 8 mai 1759* à Oudon, tout près de Saint-Gédéon, donc en Loire Athlantique.

Mais Jean et Janne ont dû produire un certificat de non-consanguinité ici reproduit

« Le 25 août après la dispense de consanguinité du trois au quatre et de deux bans et d’une autre publication à Couffé auquel fut faite opposition par Jean Belorde, la dite opposition levée par de l officialité de Nantes signifiée..approuvent et a nous apparue par Thomas Juton portant permission de passer outre Jean Juton fils de Thomas et Julienne Jamet a épousé à Couffé Jeanne Rondeau fille de Mathurin et de feue Julienne Jouneau, en présence de Thomas et René Juton, Mathurin et René Rondeau « 

Donc, la famille Chauveau et la famille Juton sont très liées. Le fameux Bridamour est certainement un cousin, peut-être à la mode de Bretagne, mais un cousin quand même !

Brindamour, quel surnom !

Il devait être très mignon pour avoir un tel sobriquet ! Et, surtout sur sa fiche militaire, il est désigné ainsi…On n’imagine pas la fiche du Général de Gaulle où serait écrit « dit Grand Echalat » ! Car c’est par sa fiche militaire reçue aux archives des Invalides le 12 juin 1698 que j’ai fait la connaissance de Pierre.

Extrait de l’acte n° 010312

« Pierre Chauveau, dit Brindamour, agé de 50 ans, natif de Barbesieux [16028] en Xaintonge, Caporal du Sieur Chevalier de Bondeville Regiment de la marine, cy devant Feuquieres, ou il à Servi 20 ans dans la mesme Compagnie, portez par Son Certificat et auparavant dit avoir Servi 9 ans dans Saulx, est estropié des deux cuisses d’un coup de mousquet quil reçeut au Siege de Barcelonne [99134], marié à Paris [75056], Patissier de Sa Vaccation, et est Catôlique

Le mousquet, l’arme des mousquetaires.

Seulement sa fiche ne comporte pas uniquement ses exploits…

L’indélicatesse de Brindamour

Car, malheureusement, un comportement répréhensible est noté sur sa fiche militaire

« Le 7 Janvier 1699. Pierre Chauveau d. Brindamour a dezerté de cet hotel et à emporté la Clef de son armoire, avec les deux Garnitures de Linge de la Maison apres avoir aussi volé le Soir auparavant une Couverture de Son Lit quil avoit mis dans Son Sacq de Cuire et quil avoit caché dans le fumier devant l’Escurie de Monsieur Le Medecin n’ayant pas eu le tems de la faire passer par dessus la Muraille ce quil avoit essayé de faire, et qui prouve cela, et que l’on à trouvé la Corde a moitié rompüe dont un bout paroissoit sur la Muraille et l’autre bout etoit attaché au Sacq dans lequel estoit la Couverture, Laquelle à esté trouvée dans le fumier par le Coché de Monsieur Le Medecin, ce qui a esté cause que ce Soldat a dezerté dans l’apprehension que le Sacq ne le fit decouvrir, de plus on a trouvé aussi dans Son armoire un Rossignol servant à ouvrir les Serrures des Portes, ce qui confirme que ce Soldat est Un Insigne voleur »

Brindamour était un voleur ! De quoi casser complètement son image, à moins que brigand voleur, il en soit plus attirant !

Pour aller plus loin

Siège de Barcelone

La Guerre des faucheurs qui affecte la grande Catalogne de 1640 à 1959, s’inclut directement dans l’opposition entre l’Epagne et la France qui se manifeste lors de la Guerre de Trente ans. Cette dernière se termine par la cession du Roussillon et la moitié de la Cerdagne à la France.

Camp_devant_Barcelone 1697
Nouveau dictionnaire historique des sièges et batailles mémorables. Volum

Sources

Nouveau dictionnaire historique des sièges et batailles mémorables. Volume 1

Utile pour les recherches généalogiques

Base de données Hotel des Invalides

Légende

  • Actes d’état civil archivés.

Famille ligérienne

FILIATION

A la recherche de la famille suisse

Les recherches en Suisse sont complexes. En effet, ce pays comporte quatre régions culturelles et linguistiques et possède donc quatre langues nationales : l’allemand, le français, l’italien et le romanche. Deux religions y sont prépondérantes pour les registres paroissiaux. De plus, une vague d’émigration au XIXè siècle, assez importante, a envoyé les femmes dans les villes, devenues souvent des femmes de ménage.

Acte de naissance de Bendicht D
Grossaffolten

Un guide disponible sur internet permet de trouver le lieu de la bourgeoisie de sa famille. Pour notre famille, le nom est très commun. Heureusement, nous savions d’où elle était originaire.

Acte de naissance d’Elisabeth Leiser

De plus, les données sont sous protection : pour les mariages, impossible d’y avoir accès après 1930 et pour les décès, après 1960.

L’ascendance de la famille

À chaque famille, son blason !

Trop nombreux les Dick à Grosseffolten pour que j’arrive à reconnaître les miens ! 🙂

Famille Dick

De nombreux pasteurs appartenaient à la famille au cours des siècles passés. Dans quelle mesure les armoiries, qui correspondent aux anciennes armoiries de la Hongrie, font référence aux liens connus entre le lycée de Berne et l’Église réformée de Transdanubie n’est pas claire.
Aux XVIIe et XVIIIe siècles, la République de Berne a accordé des bourses à quatre étudiants en théologie trans-danubien (hongrois occidental) du lycée.
Bibliothèque de la bourgeoisie

Seulement, la famille est originaire de Grossaffolten. Trop nombreux les Dick à Grosseffolten pour que j’arrive à reconnaître les miens !

Étymologie

Dick : Nom assez courant en Alsace-Lorraine. Dans la plupart des cas, il s’agit d’un sobriquet appliqué à une personne volumineuse (allemand dick = épais, gros). Parfois, cependant, on peut avoir affaire à un toponyme désignant un lieu où la végétation est épaisse, un fourré (Bahlow, Deutsches Namenlexikon). À envisager aussi une forme courte de Dietrich.

Étymologie fournie par Jean Tosti Généanet

Famille Leiser

Blason famille Leiser
Généalogie ascendante

Pour être complet, il reste à préciser que Elisbeth Dick, mère de Frieda, était fille unique.

Pour le grand-père de Frieda, Bendict, il appartenait à une fratrie de 9 (avec 4 filles dont certaines se sont mariées. Par contre, un seul de ses frères semble s’être marié).

Du côté de la grand-mère de Frieda, Elisabeth Leiser, 2 sœurs et 4 frères, avec trois des enfants décédés jeunes. Elisabeth était la benjamine.

Les deux grands-parents sont catholiques.

Archives en ligne du canton de Berne

Répertoire des noms des familles suisse

Pour retrouver les blasons des familles dans le canton de Berne, voici le site Bibliothèque de la Bourgeoisie de Berne

Archives cantonales

Archives de Genève

Archives du Canton de Valais

Archives du Canton de Vaud

Commune municipale de Boécourt – Facebook

Chroniques Jurassiennes

Bourgeoisie de Boécourt – Séprais

CGAEB – Cercle généalogique de l’ancien Evêché de Bâle

Archives en ligne du canton de Berne

Répertoire des noms des familles suisses

Cette chronique doit beaucoup aux travaux de Savoie Actes Généalogie. Remerciements sincères à Blandine Coutaz-Repland pour son travail de recherche au sein de l’Office de l’état civil du Seeland à Berne. C’est à partir de la consultation des registres d’état civil et des registres des familles de Grossalffoltern que les transcriptions ont été possibles, car les photos sont interdites.

Actes Savoie Généalogie

1322 Rte de Boisinges, 74250 Viuz-en-Sallaz

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Madame Frieda

Frieda D. amoureuse

Honoré et ses médailles

  • Actes d’état civil archivés.

Famille D

FILIATION