À la Une

Pierre Chauveau dit Brindamour

Le premier qui a croisé la famille Chauveau se fut Mathurin Juton lorsqu’il épousa la belle Marie Chauveau le 27 mai 1805* à Saint-Gédéon en Loire Atlantique. Mais avant déjà, la famille Chauveau s’était associée à la famille Juton avec Janne qui épousa Jean Juton le 8 mai 1759* à Oudon, tout près de Saint-Gédéon, donc en Loire Athlantique.

Mais Jean et Janne ont dû produire un certificat de non-consanguinité ici reproduit

« Le 25 août après la dispense de consanguinité du trois au quatre et de deux bans et d’une autre publication à Couffé auquel fut faite opposition par Jean Belorde, la dite opposition levée par de l officialité de Nantes signifiée..approuvent et a nous apparue par Thomas Juton portant permission de passer outre Jean Juton fils de Thomas et Julienne Jamet a épousé à Couffé Jeanne Rondeau fille de Mathurin et de feue Julienne Jouneau, en présence de Thomas et René Juton, Mathurin et René Rondeau « 

Donc, la famille Chauveau et la famille Juton sont très liées. Le fameux Bridamour est certainement un cousin, peut-être à la mode de Bretagne, mais un cousin quand même !

Brindamour, quel surnom !

Il devait être très mignon pour avoir un tel sobriquet ! Et, surtout sur sa fiche militaire, il est désigné ainsi…On n’imagine pas la fiche du Général de Gaulle où serait écrit « dit Grand Echalat » ! Car c’est par sa fiche militaire reçue aux archives des Invalides le 12 juin 1698 que j’ai fait la connaissance de Pierre.

Extrait de l’acte n° 010312

« Pierre Chauveau, dit Brindamour, agé de 50 ans, natif de Barbesieux [16028] en Xaintonge, Caporal du Sieur Chevalier de Bondeville Regiment de la marine, cy devant Feuquieres, ou il à Servi 20 ans dans la mesme Compagnie, portez par Son Certificat et auparavant dit avoir Servi 9 ans dans Saulx, est estropié des deux cuisses d’un coup de mousquet quil reçeut au Siege de Barcelonne [99134], marié à Paris [75056], Patissier de Sa Vaccation, et est Catôlique

Le mousquet, l’arme des mousquetaires.

Seulement sa fiche ne comporte pas uniquement ses exploits…

L’indélicatesse de Brindamour

Car, malheureusement, un comportement répréhensible est noté sur sa fiche militaire

« Le 7 Janvier 1699. Pierre Chauveau d. Brindamour a dezerté de cet hotel et à emporté la Clef de son armoire, avec les deux Garnitures de Linge de la Maison apres avoir aussi volé le Soir auparavant une Couverture de Son Lit quil avoit mis dans Son Sacq de Cuire et quil avoit caché dans le fumier devant l’Escurie de Monsieur Le Medecin n’ayant pas eu le tems de la faire passer par dessus la Muraille ce quil avoit essayé de faire, et qui prouve cela, et que l’on à trouvé la Corde a moitié rompüe dont un bout paroissoit sur la Muraille et l’autre bout etoit attaché au Sacq dans lequel estoit la Couverture, Laquelle à esté trouvée dans le fumier par le Coché de Monsieur Le Medecin, ce qui a esté cause que ce Soldat a dezerté dans l’apprehension que le Sacq ne le fit decouvrir, de plus on a trouvé aussi dans Son armoire un Rossignol servant à ouvrir les Serrures des Portes, ce qui confirme que ce Soldat est Un Insigne voleur »

Brindamour était un voleur ! De quoi casser complètement son image, à moins que brigand voleur, il en soit plus attirant !

Pour aller plus loin

Siège de Barcelone

La Guerre des faucheurs qui affecte la grande Catalogne de 1640 à 1959, s’inclut directement dans l’opposition entre l’Epagne et la France qui se manifeste lors de la Guerre de Trente ans. Cette dernière se termine par la cession du Roussillon et la moitié de la Cerdagne à la France.

Camp_devant_Barcelone 1697
Nouveau dictionnaire historique des sièges et batailles mémorables. Volum

Sources

Nouveau dictionnaire historique des sièges et batailles mémorables. Volume 1

Utile pour les recherches généalogiques

Base de données Hotel des Invalides

Légende

  • Actes d’état civil archivés.

Famille ligérienne

FILIATION

La jeunesse de Robert

Comme l’indique son acte de naissance*, Robert est né le 9 décembre 1924 au 11 rue Le brun dans le 11ème arrondissement à 7 h du matin. C’est la sage-femme qui fait la déclaration. Berthe reconnaîtra l’enfant le 20 janvier 1925 dans la Mairie de son domicile, le quatorzième arrondissement, soit plus d’un mois et demi plus tard.

Est-ce qu’elle a su dès la grossesse qu’elle serait seule à élever cet enfant ? Est-ce qu’elle l’a découvert au moment de la naissance ? La rencontre du père et l’enfant n’auront, en tout cas, pas fait fléchir l’homme dans sa volonté de ne pas assumer sa paternité ! Et, l’histoire familiale retiendra une jeune femme ferme qui choisit d’être seule responsable.

Mais le hasard revient frapper à la porte des vies.

En effet, Berthe habite au 18 rue Couédic à Paris 75014. Son arrière-petit-fils habitera, des années plus tard, la rue d’à côté, la rue Remi Dumoncel dans ce quartier du petit Montrouge.

Néanmoins, au recensement de 1926, ils ne sont plus à la même adresse, ni en 1931. L’histoire familiale a retenu que Berthe était culottière chez Balenciaga, qui avait son siège à Paris. Des recherches sont en cours aux Archives nationales du monde du travail à Roubaix.

  • Couturier de la famille royale espagnole, Balenciaga s’installe à Paris à la fin des années 1930 où il s’impose comme le « couturier des couturiers » de la mode parisienne. Il s’installe à Paris en 1937 où il ouvre sa nouvelle maison de couture au 10 avenue George V. Wikipédia

Si la maison parisienne de Balenciaga ouvre en 1937, où travaillait Berthe à la naissance de Robert ?

Est-ce que l’enfant l’a obligée à revenir en Loire Atlantique ? En tout cas, à Nantes, elle pouvait compter sur sa mère, et surtout ses deux sœurs, Germaine et Marie.

Marie s’est mariée le 12 mai 1922* à Chantonay sur Loire. Elle est majeure et habite certainement encore chez ses parents au 22 rue Amiral du Chauffault. Son mari Léon Ferdinand Eriau est quatre ans plus âgé qu’elle. Lui aussi vit dans la même commune. Leur fille Liliane Jeanne Louise Fernande naît six mois plus tôt, le 4 juillet 1924. Sûr que les deux sœurs ont dû se sentir proches de partager cette aventure !

Beaucoup de blancs encore dans cette jeunesse.

*Acte état civil archivé

Famille J

FILIATION

Jeanne Marie Joliveau

Pierre Joliveau, âgé de 41 ans, déclare le 29 juillet 1861* la naissance de sa fille Jeanne Marie qu’il a eue avec sa femme Jeanne Lecombe, âgée de 28 ans. Pierre est laboureur à la Haie Châpeau.

En 1872, au recensement de Pannecé*, on apprend qu’ils habitent au lieu-dit Caquereau. Ils sont la septième famille du hameau.

Lorsqu’on fait la focale sur un ancêtre, on découvre des choses qu’on ne soupçonnait pas et les recherches rebondissent au fil des trouvailles. Ainsi, ce document nous apprend que Jeanne Marie avait des frères et sœurs. Elle était la seconde d’une fratrie de cinq.

Ses frères et sœur

Sur les différents actes de naissance des enfants, on retrouve Mathurin Foucher, déclaré voisin laboureur habitant le petit bourg, marié avec Louise Joliveau et décédé le 25 septembre 1875, toujours à Pannecé. Aucune signature de Pierre et même de ses amis qui l’accompagnent.

Son frère aîné, Jean, naît le 17 octobre 1857 * et décède le 12 juillet 1888.

Au XIXe siècle, il est commun de donner plusieurs prénoms à l’enfant. En général, le premier est celui du père. Le prénom d’usage est souvent le second prénom que l’on retrouve souvent sur les actes de mariage. Et souvent, le troisième est en rapport avec celui de la mère.

Ici, Jean est le seul prénom offert à cet enfant. Alors que les autres enfants de la fratrie auront plusieurs prénoms.

Son second frère Théophile Marie est né le 28 juillet 1863* toujours dans le même hameau. Sa fiche de conscrit nous renseigne sur sa petite taille (objet de l’éviction de son service militaire) et sur son niveau d’étude. Il sait lire et écrire, mais n’a pas un niveau primaire. On apprend aussi qu’il a habité Cholet. Son décès est aussi mentionné à 37 ans.

Son troisième frère Louis Félix est né le 3 février 1869*. On le retrouve toujours à Pannecé comme serviteur en 1906. Sa fiche de conscrit militaire n’est pas aux AD de Loire Atlantique.

Félicie est déclarée par le recensement de 1872*. Seulement, on ne retrouve aucun document la concernant.

Le mariage de Jeanne Marie

Elle se marie avec Mathurin Juton le 18 novembre 1844 à Riaillé.

Lui est né le 3 avril 1854* à Saint Herblon. Il est le fils aîné d’une fratrie de six. À sa naissance, son père est déclaré cultivateur propriétaire à Sant-Herblon à la ferme Ebau. Mathurin, lui, est déclaré journalier laboureur. Il a 30 ans lorsqu’il se marie avec Jeanne Marie.

Histoire d’un couple exilé

Un an plus tard, Joseph Pierre naît le 21 septembre 1885* à Chantenay sur Loire, commune au sud-ouest qui sera absorbée par la ville de Nantes au début du XXe siècle. Mathurin, son père, est parti de la ferme puisqu’il est déclaré manœuvre. La famille s’installe chemin de Biarmes. Aucun parent n’entoure le père pour sa déclaration. C’est un voisin accompagné d’un cordonnier qui assiste Mathurin.

Pourquoi la jeune famille quitte le petit hameau qui abrite leurs deux familles depuis si longtemps ?

La rumeur familiale semble avoir une explication. Jeanne Marie était employée comme bonne chez le châtelain, ou le puissant, du lieu. Il semblerait qu’elle est subie un viol par le maître, à l’époque, on disait qu’elle « s’était fait sauter par lui « ! On comprend mieux pourquoi le jeune couple s’implante loin et que Mathurin apprend un métier alors qu’il était laboureur !

Le second enfant Augustin Théophile naît deux ans plus tard, le 6 octobre 1887* toujours à Chantonay. Deux entrepreneurs accompagnent le père pour la déclaration.

Un autre enfant, Charles Emmanuel, naît le 26 mars 1889*. La famille vit toujours au même endroit. Un autre cordonnier et un sabotier accompagnent le père. Malheureusement, l’enfant meurt six mois plus tard, le 6 juillet 1889.

Georges naît le 25 mai 1890*. Pour lui, un seul prénom ! Ce sont les mêmes témoins qui accompagnent le père et la famille vit toujours au même endroit. L’enfant décède le 10 mars 1891.

Jeanne Marguerite naît le 7 mars 1892*. C’est un autre sabotier qui accompagne son collègue et le père de l’enfant. L’enfant décède quatre ans plus tard.

Germaine Berthe Marguerite naît le 24 octobre 1894*. Mathurin est camionneur. Et ce sont ses deux amis qui l’accompagnent pour la déclaration. La famille a déménagé au Bd de Chantonay toujours à Chantonay sur Loire.

Berthe Georgette Marie naît le 20 juin 1998*. Ce sont deux nouveaux amis qui accompagnent le père.

Marie Madeleine Jeanne naît le 18 avril 1900*. Lors du recensement de 1901, la famille habite toujours au même endroit. Joseph, quinze ans, est déclaré mousse chez Dauché. Auguste, treize ans, est garçon de laboratoire chez Perthuis et Joly. Mathurin est aussi employé chez Dauché comme camionneur.

Raymond Félix naît le 21 octobre 1902. Il décède un an plus tard. La famille a déménagé au 25 boulevard de la Liberté toujours à Chantonay sur Loire.

Uniquement cinq deviendront adultes.

Et ensuite…

Mathurin décède le 19 mars 1925 à 71 ans et Jeanne Marie, le 22 novembre 1949 à 88 ans.

Et encore quelques photos

Mathurin et Jeanne Marie

*Acte état civil archivé

Famille J

FILIATION